Né quelque part en 1951, et destiné à mourir ailleurs (sans doute) à une date pour l’instant non révélée, Dominique Régnier offre l’exemple type du sculpteur autodidacte de qualité.
Après 30 années passées à faire comme vous et moi des choses qui n’intéressent personne d’autre que soi, et dont l’étalage (si souvent pratiqué) dans une biographie ennuierait même sa mère, il se mit à frapper sur des blocs de marbre et des cadavres d’arbres, et le mystère de la création a fait le reste : Il s’en est dégagé leurs formes prisonnières !
??Beaucoup plus efficace qu’une lénifiante litanie des étapes de sa vie passée, admirez plutôt son présent à travers ses œuvres : Si elles vous touchent, vous n’avez déjà que trop perdu de temps à ce préambule… ??
??Si elles vous laissent indifférent, réalisez alors la précarité du métier de sculpteur : Il vous révèle la vie cachée sous la matière, en acceptant d’avance le fait que, telle la vérité, elle ne plaise pas à tout le monde ! ??
— Christian Gros